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DEVOIRS
DE VACANCES
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JENNIFER
GENTLE
(I) : " Valende" ( Sub-Pop)
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"
I know where Syd
Barrett lives" chantaient autrefois les
Television Personalities. A en juger par cet album, ils
ne sont plus les seuls. Mais on ne s'attendait peut-être
pas à ce que le reclus de Cambridge fasse naître
encore des vocations aprés plus de trente ans de
silence. Et encore moins du coté de Padoue, Italie
!
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Jennifer
Gentle, donc. Sous ce nom se cache en fait un duo composé
de Marco Fasolo et de Alessio Gastalledo. Aprés deux
albums auto-produits ( ré-édités depuis
par les Australiens de Lexicon
Devil), le groupe signe chez Sub-Pop, qui sort
donc ce troisième opus, le premier à connaître
une distribution internationale.
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Le titre
d'ouverture, " Universal Daughter", donne le ton.
On a l'impression de découvrir une pépite
oubliée lors des sessions de " The Madcap laughs".
Passé un agréable effet de nostalgie
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on redoute
un peu de n'être tombé que sur une bande d' habiles
pasticheurs. Mais la suite, heureusement dément vite cette
première impression. " I do dream you", mené
tambour battant avec force claquements de mains, guitares aigrelettes,
vieux Farfisa et solo de ballon de baudruche ( ! ) se révèle
dangereusement euphorisant. Dans le même esprit mais encore
plus dérangé, le morceau final "Nothing makes
sense" est une sorte de pop-opera miniature bien frappé,
d'où l'on ne serait pas étonné de voir surgir
un lapin blanc, un chapelier fou ou un chat du Cheshire. Malgré
le trés dispensable " Hessesopoa" (7 minutes
et demie d'improvisations bruitistes: on a déjà
donné..), c'est pourtant sur le reste de l'album que le
duo finit par trouver sa propre petite musique : une sorte de
free-folk apaisé et doucement lysergique, réminiscent
d'artistes tels que Gorky's
Zygotic Mynci, Tyrannosaurus
Rex à leurs débuts, ou encore - mais
je crains que la référence soit reservée
aux seuls aficionados de rock Européen - les allemands
de Fit
& Limo. Dans ce registre, des morceaux comme les
délicieux " Circles of sorrow" ( voix susurrées
en écho, glockenspiel, cymbales asiatiques), " The
garden" ( chants d'oiseaux, vocaux aériens, raga de
guitares acoustiques) ou mon préféré "
Liquid coffee" ( métronome, castagnettes et mélodies
médiévales) deviennent trés vite aussi addictifs
que les substances qui semblent les avoir inspirés.
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LES VOLFONIS
(F) : " Nervous Breakdown" ( autoproduction)
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Pour commencer,
arrêtez de la ramener avec vos Hives, vos Datsuns et autres
Von Bondies. Ca va... Nous faites pas rigoler... On a déjà
ce qu'il faut à la maison.
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Les Volfonis,
donc. Qui s'appelaient déjà comme ça bien
avant que " Les Tontons Flingueurs" ne devienne le film-culte
qu'on connait aujourd'hui, et qui avaient fini par se fondre dans
le paysage depuis le temps qu'ils écument sans relâche
les scênes Champardennaises.
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Seulement
voilà, quand les Volfonis se rappellent à notre
bon souvenir, c'est pas avec une carte de visite apportée
sur un plateau d'argent par un loufiat enpingouiné. Eux,
leur truc, c'est plutôt la galette de 12 cm garantie 100
% bourre-pif. Dit comme ça, ça pourrait faire peur,
mais soyons clair: c'est du rude, d'accord, mais avec les manières.
Car pour être primitif , on peut ne pas être pour
autant primate !
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Concrètement
- car je sens que vous allez me demander du concret - tout ça
se traduit par sept titres dont deux reprises ( un Smithereens,
un Captain Beefheart, on est entre gens de bon goût) qui
pourraient faire la nique à pas mal de ces groupes en "
The" ricains ou roastbeefs dont on nous rebat les oreilles
en ce moment. "Slow Suicide" pour commencer. Du sec,
du nerveux, du sans graisse, du qui-va-droit-au-but avec sa paire
de guitares qui taillent dans le vif et ses vocaux brut de décoffrage.
" Crowd & Miles" pour continuer, bâti autour
d'un refrain qui fait " Pa La La La La" et qui n'a aucun
mal à rester incrusté dans la feuille. Plus pop
? Sans doute, mais tout aussi réussi : on dirait les Dogs
à leur grande époque, et du coup, on a comme un
petit pincement au coeur. Parce qu'on a pas l'air comme ça,
mais sous notre carapace de tortue-ninja, il y a aussi un petit
coeur qui bat. " Disappearing" et " Footsteps"
ajoutent un orgue à la fête, et quelques solos (
soli, je sais, on la ramène pas, j'ai dit...) de guitare
bien sentis, des vrais, bien incisifs, pas de la branlette virtuose
pour étudiants acnéiques. Que du bon tout ça,
même si à vrai dire on est moins convaincu par le
mid-tempo de "Footsteps" qui, en outre, fait ressortir
l'accent Français à couper au couteau du chanteur
( d'un autre côté, quand on se fait appeler Thierry
Volfoni, y'a comme une certaine cohérence). Mais bon, toute
la fin du disque est irréprochable à commencer par
cette reprise customisée du " Blood & Roses"
des Smithereens. Ca fait une paie que je n'avais pas écouté
la version originale ( " Especially For You", 1986,
bande de rockers à la mie de pain !). Du coup, je me la
suis remise pour l'occasion et trés franchement, à
la version un peu trop ronde, un peu trop produite et légèrement
datée des créateurs, je préfère de
loin celle plus rentre-dedans, plus tranchante, en un ( trois
?) mot plus rock n' roll des Volfonis. Le monde est ainsi fait,
que voulez-vous: y'a pas de justice. " Jeffrey Lee Pierce"
pouvait faire s'attendre à un morceau-hommage à
celui qui lui donne son titre. En fait, on a droit à un
brûlot punk façon '77, et là encore on pense
aux Dogs, mais cette fois-ci à ceux du premier single "
19" ou " Charlie Was A Good Boy". Ou bien encore
aux Stiff Little Fingers, s'il reste encore quelques vétérans
pour se souvenir de ces peu accommodants Irlandais.Du brutal,
sans aucun doute, mais rien à côté de ce qui
nous attend à la fin. Le titre: " Zig zag Wanderer".
Le millésime: 1967. Le créateur: Don van Vliet alias
Captain Beefheart. Ca fait belle lurette que le vieux capitaine
s'est retiré du monde pour barbouiller la toile au milieu
du désert Mojave. Mais pour peu que son sonotone fonctionne
encore, j'imagine que ce dynamitage sauvage et débraillé
de son hymne garage va bien arriver à traverser l'Atlantique
et parvenir jusqu'à lui. Cette fois-ci, on essaie même
plus de sauver les apparences, les masques tombent, le mince verni
de civilisation qui faisait encore illusion jusqu'a présent
se retrouve proprement atomisé ! Ces gars-là sont
des tueurs et ils veulent en découdre. La rythmique s'emballe,
les guitares charcutent à vif et Thierry Volfoni révéle
enfin sa vraie nature de killer névropathe en s'arrachant
le gosier à grand coup d'imprécations calcinées.
Et c'est tout ? Ben oui, c'est tout. Vous ne vous attendiez pas
non plus à ce qu'ils terminent avec une ballade, pas vrai
?
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Mais... et
la production me demanderez-vous ? Eh bien, se rappelant sans
doute le sort funeste que David Bowie avait fait subir à
" Raw Power", les Volfonis ont préféré
se passer de ses services et faire le boulot eux-même avec
la complicité de quelques Western Specials. Bien leur en
a pris. Le son est sec, brut, mordant, taillé sur mesure
pour ce genre de musique. Le petit plus qui rend l'album indispensable.
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Les Volfonis
? Plutôt une boisson d'hommes, mais ça, on le savait
déjà...
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http://kickme.to/volfonis
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Contact:
volfonis@club-internet.fr
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